Confrontée par l’évangile, y compris le plan de Dieu pour Adam et Ève, une militante
nationale des droits LGBT a vu sa vie transformée par Christ, incluant son identité.
par Dr. Rosaria Butterfield
Après la légalisation par la Cour suprême du mariage homosexuel en 2015 (Obergefell), le monde du Psaume 46 est devenu la norme pour les chrétiens. C’est à dire que nous expérimentons l’agitation des nations et les royaumes qui s’ébranlent tel que vu dans le Psaume 46:6 et nous sommes en attente que la voix guérissante de Dieu dissipe tout le chaos. En tant que chrétiens évangéliques, nous sommes appelés à être les mains, les pieds et la voix de Jésus. Mais que pouvons-nous répondre à ceci? Qu’osons-nous dire?
Tout ceci est une réalité personnelle pour moi, en plus que nous vivons maintenant dans le monde que j’ai aidé à créer. Jésus-Christ m’a attirée à Lui en 1999. J’ai rompu avec ma conjointe parce que j’étais convaincue que ma vie lesbienne était un péché et me mettait hors de la volonté de Dieu, mais mon coeur était confus. Je n’ai jamais appelé ma conjointe ma «femme» parce que moi et les autres homosexuels de ma génération rejetions toutes choses «hétéronormatives,» incluant les distinctions binaires entre mâle et femelle. Nous croyions que le lesbianisme était un choix plus salubre et plus moral que l’hétérosexualité parce que ça ne pouvait jamais aboutir à une grossesse imprévue et parce que le risque de contracter une ITS était rare. Ce qui peut étonner le lecteur, c’est que ma conversion à Christ n’a pas tout de suite changé mon attirance envers d’autres femmes. Par contre, ce que ma conversion a changé immédiatement était ma façon de penser.
En effet, je n’ai pas été convertie hors de l’homosexualité mais plutôt j’ai été convertie de mon incrédulité. Soudainement, mon esprit brûlait pour la Bible et je ne me lassais pas de la lire, ainsi que tout ce qui lui est relié. Pendant ce temps, j’ai expérimenté en partie ce qu’a déclaré David dans le Psaume 27:1. «L’Éternel est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je crainte?» La lumière que me donnait l’Évangile m’était désastreuse car elle ruinait la joie que j’avais pour la vie que j’aimais. La lumière du Seigneur, grâce à la loi, a révélé mon péché et a illuminé mon espoir en Jésus et en son Évangile. L’Évangile m’a détruit avant que le Seigneur me redresse.
Durant ce temps-là, je suis devenue membre de l’Église réformée presbytérienne de Syracuse. Je rencontrais régulièrement la femme de mon pasteur pour être enseignée, et j’ai développé de véritables amitiés avec d’autres croyants dans mon église. Grâce à ces amis et à la formation donnée par la femme de mon pasteur, j’ai appris comment me repentir de mon péché d’une façon globale. J’ai commencé à voir que mes désirs pour des femmes n’étaient pas un reflet de ma vraie identité en Christ mais plutôt une distorsion de ma vraie identité, le résultat de la chute d’Adam.
Mais si j’étais une vraie croyante, pourquoi est-ce que ma chair raffolait de ce que Dieu avait en horreur? Une citation du puritain John Owen m’a aidé. Il a dit: « Tu ne peux pas mortifier une convoitise quelconque qui te trouble à moins que tu ne cherches à obéir au Seigneur de tout ton coeur dans tous les domaines. » Je me suis rendue compte que de me concentrer uniquement sur mon péché d’identité, le genre de péché qui nie mon rôle vital comme porteur de l’image de Dieu et qui confond comment je me sens avec qui je suis, n’étais pas ce que Dieu m’appelait a faire.
Je me suis rendue compte que Christ a autant saigné pour mes péchés d’orgueil et de mensonge que pour ma convoitise sexuelle. Au fil du temps, mon union avec Christ croissait. Une union avec Christ est une union dirigée par l’Esprit-Saint, éternelle, indissoluble, irremplaçable que Dieu met dans nos coeurs au moment de notre conversion. (I Corinthiens 6:17 et Romains 6:3-11). Cette union se développe quand nous cherchons la grâce de Dieu pour pourvoir à tous nos besoins. Et puis j’ai constaté que mon union avec Christ défiait mon identité en tant que lesbienne. Permettez-moi de vous expliquer quelque chose qui pourrait vous être utile pour quiconque parmi vos connaissances lutte avec ces questions.
Le Psaume 73:22 exprime ce que c’était de prendre conscience de mon péché dans ce domaine de ma vie. Quand le voile de déception se lève, tout de suite on voit ce qu’on ne voyait pas auparavant. « J’étais stupide et sans intelligence, J’étais à ton égard comme les bêtes. » Selon le psaume, j’étais une bête.
Durant cette période, j’étais entourée d’autres couples lesbiennes qui avaient eu des relations monogames pendant des décennies. Elles étaient de chères amies de longue date avec qui j’avais partagé des vacances, des jours fériés et des traditions. À ce moment-là, nous étions une famille, selon ma compréhension de ce qu’est une famille. Je les connaissais bien, ainsi que leurs foyers et leurs enfants. Je les aimais et je ne pouvais pas imaginer ma vie sans elles. La pensée qu’elles devraient démanteler leurs familles pour venir à Christ m’avais l’air injuste. La sécurité et la stabilité de leurs maisonnées semblaient prouver qu’il y a certaines personnes qui feraient mieux de continuer dans ce que la Bible déclare péché.
J’implorais Dieu de m’aider à comprendre tout cela. Comment pouvais-je voir mes propres désirs et mon identité comme des choses qui me dégradaient et qui me réduisaient à une bête tandis qu’au même moment je voyais les autres dans la communauté lesbienne sous un jour favorable, belles dans leur amour familial? J’ai demandé à Dieu de m’aider à faire la paix avec ce que dit Sa Parole. Cette prière m’a menée aux Évangiles, aux disciples et à l’amour saint qu’ils montraient pour le Seigneur Jesus-Christ et les uns pour les autres. C’était un vrai amour. Cet amour n’entraînait pas les autres dans le péché. Cet amour pour Dieu chérit tellement l’être aimé qu’on sacrifierait tous désirs impurs qui pourraient séparer la personne tant aimée du Dieu qui l’a créée.
Le mot « sacrifice » parle du sang, et tout ce que j’apprenais me semblait être une véritable mort pour la personne que j’étais. Est-ce que mes amies qui s’identifiaient comme lesbiennes pouvaient tout comme moi expérimenter ce genre d’amour? Une chose m’a frappée: mes plus chères amies s’aimeraient plus si elles étaient des soeurs en Christ au lieu d’être, ce qu’elles étaient à ce moment-là, des amoureuses.
Cette compréhension m’a poussée à implorer Dieu de faire de moi une femme pieuse parce que je me suis rendue compte que je prenais pour acquis le privilège que me donnait cette nouvelle vie rachetée par le sang. Mon nouveau désir d’être une femme pieuse est devenu un nouveau désir d’être une épouse pieuse, de devenir une aide dans tous les aspects de la vie d’un homme pieux. Quelques années plus tard, j’ai rencontré mon mari Kent Butterfield, un pasteur. Nous nous sommes mariés, un couple heureux, il y a quinze ans. Mon rôle comme l’aide de Kent et comme mère de nos quatre enfants est pour moi un témoignage quotidien que nous servons un Dieu qui aime et qui transforme son peuple.
Mais le monde d’aujourd’hui est différent du monde où je me trouvais en 1999. Aujourd’hui, la perspective de l’orientation sexuelle est passée d’une invention pseudoscientifique du vingtième siècle à une idole, un droit civil. Et cette perspective est sur une trajectoire de collision avec l’Évangile.
Selon la perspective du monde des droits LGBT, l’orientation sexuelle détermine ce que c’est d’être humain. Nous voyons cette perspective du monde intégrée dans la décision d’Obergefell (la légalisation du mariage de même sexe), où l’orientation sexuelle a été ajoutée au quatorzième amendement et où elle a été faite analogue à la race et déclarée immuable par cinq juges non élus de la Cour suprême.
Jonathan Rauch, un journaliste et commentateur social qui s’identifie comme homosexuel, a déclaré après la décision de la Cour, «Les États-Unis, dans Obergefell, ont finalement trouvé un nom pour l’identité homosexuelle. Cette identité n’est ni monstre, ni eunuque, ni homosexuel mais simplement mari.» Cette perspective du monde a débuté avec Sigmund Freud dans les années 1800, en prenant son essor parce qu’elle faisait appel à l’idée que chaque personne a droit à l’autonomie sexuelle. Michel Foucault, un historien français renommé qui est mort du sida en 1984, suite à la diffusion de l’idéologie de Freud, a déclaré: « l’homosexuel est une nouvelle espèce. »
Cette idée, que l’âme homosexuelle ou une personne qui éprouve une attirance envers le même sexe est une espèce distincte, s’oppose directement avec la définition biblique de ce que c’est d’être humain trouvée dans Genèse 1:27 : «Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. » Ici nous voyons que l’identité individuelle a trois dimensions: elle est créée par Dieu, elle est distincte dans les sexes pour le but de l’alliance du mariage, et elle a été créée pour l’éternité. Mais vers la fin des années 1800, la sexualité humaine s’est transformée d’une pratique (ce que fait une personne) à une identité (ce qu’est la personne).
Avec cette transformation, une nouvelle perspective du monde a remplacé la définition biblique de ce que c’est d’être humain. En effet, l’orientation sexuelle est passée d’une conception pseudo-scientifique à un concept incontestable en seulement cent ans, effaçant les doctrines bibliques du péché, de la grâce, de la Création, et de la rédemption.
Parce que je suis maintenant mariée à un homme, des promoteurs des droits LGBT m’ont dit que je n’avais jamais vraiment été lesbienne. Que je suis, et étais, tout simplement une bisexuelle désorientée. Ces critiques sont significatives parce qu’elles démontrent que les différences dans cette sphère, comme dans toutes les grandes questions de la vie, sont basées sur notre perspective du monde et notre perception de la Parole de Dieu.
J’ai déjà versé des larmes à cause de ce que je vais écrire maintenant. Si j’étais suffisamment lesbienne pour aller en enfer pour mon péché non confessé, ou si j’avais été assez fornicatrice pour être jetée en enfer pour un péché hétérosexuel, je suis encore et toujours suffisamment lesbienne et fornicatrice pour partager avec vous ce que c’est de soumettre mes désirs à Christ chaque jour afin que, par sa grâce seule, je puisse Lui obéir. Chaque jour j’ai ce fardeau sur mon coeur, que Dieu puisse approfondir davantage la rédemption de mon corps et mon âme, et par Sa grâce je deviens de plus en plus comme Christ, alors que Dieu me conforme à l’image de Son Fils, faisant une oeuvre que nul être-humain ne peut accomplir. Voici la situation de chacun d’entre nous.
Vous savez, Dieu ne m’a jamais interrogé au sujet de mon identité comme lesbienne. Dieu m’a appelée à l’obéissance, à la repentance, et à une nouvelle vie en Christ. Sa Parole demandait si j’étais en train de refléter l’ordre créé par Dieu: soit par la fidélité dans le mariage, soit par la chasteté d’une vie de célibataire pure. Les deux sont des reflets indispensables de l’ordre créé par Dieu.
Chaque génération doit défendre à nouveau l’Évangile de Jésus-Christ alors que la vérité de la Parole de Dieu est assaillie par des sujets sensibles à différentes époques. L’église a fait face à de grandes batailles théologiques à travers les siècles quand on a introduit des pensées non-bibliques et un langage imprécis en a découlé. L’attaque actuel sur la Parole de Dieu commence quand on attaque et réécrit ce que dit la Bible sur la sexualité.
La nouvelle menace attaque la vérité de Genèse 1:27. Il y a des responsabilités morales qui sont liées au fait que nous sommes nés mâles et femelles. L’origine de l’essence de notre humanité est trouvée dans le sexe biologique que Dieu nous a donné. Notre âme éternelle, qui porte l’image de Dieu, a un corps avec l’un des deux sexes.
La révolution sexuelle de nos jours fait une distinction étrange. Selon cette pensée, le sexe qui vous attire définie votre orientation sexuelle tandis que l’identité sexuelle s’explique comme étant le genre avec lequel vous vous identifiez, et c’est ainsi que la révolution sexuelle définie l’identité personnelle. Elle loue ces désirs comme preuve d’identité personnelle. Dans chaque génération, il y a des personnes qui, sans le vouloir, luttent avec des désirs homosexuels. L’explication de la Bible nous permet de savoir que cela est une conséquence du péché originel d’Adam qui nous affecte tous. La distorsion suite au péché originel ne crée pas de nouveaux genres.
Les chrétiens savent que ça prend de la grâce pour aimer ce que Dieu aime. La bonne nouvelle de l’Évangile est que Jésus-Christ pardonne les péchés et nous donne la force de Lui obéir et de Le suivre. La doctrine chrétienne du péché indique que cette transformation est très difficile, surtout avec un péché sexuel difficile à contrôler et enraciné dans l’âme.
Les chrétiens d’aujourd’hui doivent vivre le paradoxe de Jésus: aimer les non-croyants assez qu’ils prennent le risque de leur parler de la vérité. Nous devons aimer le pécheur et haïr notre propre péché, et nous devons bien écouter ceux qui s’opposent à nous. Nous devons être prêts à partager la vérité en tout temps à nos voisins et à notre famille, avec grâce et avec une éloquence biblique. Comme croyants en Jésus-Christ et comme disciples de sa Parole, nous devons toujours nous rappeler que sa vérité est éternelle et immuable, qu’elle peut être évaluée et connue et qu’on ne peut l’ignorer.
Cet ensemble d’amour, d’humilité, ainsi qu’avoir conscience de notre besoin de la grâce de Dieu, nous permet de partager le message de Dieu d’une façon qu’Il peut utiliser pour attirer les autres à son royaume, même ceux qui s’identifient comme lesbienne, homosexuel, bisexuel, et transsexuel.
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